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 Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN

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Caïn Leenhart

Caïn Leenhart
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Messages : 5
Date d'inscription : 15/12/2011
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Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Empty
MessageSujet: Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN    Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Icon_minitimeJeu 15 Déc - 20:06

Caïn Leenhart

    SURNOM ─ Caca/PAN/ Ne vous avisez pas de lui en donner un, en fait.
    ÂGE ─ 22 ans
    DATE & LIEU DE NAISSANCE ─ 13 mars, Londres
    ANCIENNETÉ ─ 3 petits mois
    FEAT ─ Xanxus, KHR
    PARTICULARITÉ PHYSIQUE ─ Des cicatrices s'étendent sur tout son corps et décorent une partie de son visage. De vieux souvenirs qui persistent. Il arbore souvent des ornements faits de plumes dans ses cheveux, aussi. Une caprice.
    UC



Mon petit côté humain

J’ai l’impression de me liquéfier. De sombrer, sur place, de tout perdre. Je veux que tout explose, je veux tout ravager. Que ce monde soit bouffé par les flammes, qu’il ne reste plus cette froideur. Celle des nuits d’hiver. Du manque. Du vide. Je veux juste sentir les flammes de ma colère se mélanger à celles d’une passion que je n’arrête plus.

Ça te dépasse. Ça crie, ça hurle, en toi, la voix s’échauffe, s’étouffe, reprend pour mieux s’arrêter. Ça s’épuise, doucement ou pas, durement ou non. Ça te laisse inassouvi. Dangereusement. Hey, t’as jamais été du genre patient alors une autre crise de colère, ça ne fera qu’agrandir la liste. Il y a toujours ce sentiment, pour que quelque chose subsiste. T’es plein de haine, ça tue tout le reste. T’es plein de haine et bordel, c’est ça qui est bon, c’est ça qui fait du mal, c’est ça qui te tient en vie. Cette rage.

Tu en perds tes moyens, la raison. Tu te laisses guider. Tes impressions versatiles, tes perceptions illusoires, tout se voile sous l’obscurité de la hargne. Ton jugement devient caprice. Ta réflexion devient instinct. As-tu seulement pu, un jour, contrôler cette soif dévorante ? Tu détruis, détruis, à n’en plus finir. Tu aimes, aimes, tu hais, si fort, si mal, si violemment.

La tempête, dans ton esprit. Elle te bousille le cœur, elle te charcute l’âme. Elle laisse les flots de ton abandon emporter les racines fumantes de ce qui a été l’avant. Elle s’envole en tornade pluvieuse sur les terres desséchées de ton humanité. T’en as mal au cœur, parce que ça te laisse essoufflé, ça t’empêche de respirer convenablement. Le poids, dans ta poitrine. Tu vis comme on souffre. Avec peine et en se disant non non, je veux que ça s’arrête alors qu’au fond, tu veux que ça dure. Éternellement.

Tu n’as rien du gamin trop ambitieux qu’ils ont connu. Tu as perdu tes quelques miettes d’illusions en voyant la pourriture qui t’entourait. Tu as fait ton deuil de tout ce qui pouvait te sourire, pour garder en esprit le rictus du malin. Dans ton existence démunie, il n’y a plus qu’une seule lumière, qu’une seule chose ridicule qui te retienne. Comme toujours. T’as besoin de ça pour te raccrocher à quelque chose. T’as besoin d’elle pour exister. Peu importe combien tu te montres violent. Peu importe combien tu étouffes, de l’intérieur. Peu importe combien tu t’exploses le cœur à trop aimer, la voix à trop hurler, l’âme à trop haïr. Peu importe combien tu détruis, obnubilé par tes propres désirs. Peu importe combien tu te drapes d’une élégante cruauté, à distribuer paroles venimeuses et coups rageurs. Tu es marchand de colère, voleur de rêve, parce que tu n’as pas su te raccrocher aux tiens. Tu veux seulement tenir les restes sanguinolents de ta solitude passée pour les jeter au loin.

Ne plus trembler sous le froid, la glace, ça te terrifie parce qu’au fond, tu restes un gosse qui a pas grandi, mal grandi. Qui tempête et enrage quand on lui refuse une nouvelle lubie. Qui éclate d’un grand rire pour cacher la monstruosité, pour cacher la faiblesse. Sublime faiblesse, humaine faiblesse. Celle qui te retient de ses chaines, celle qui t’accroche réellement à elle.

................................................

C’est tout ce qu’il reste. Tout ce qui s’échappe. Comme un jet de flamme, des cendres qui finissent par m’asphyxier. Je m’y fais, je me ris de mes propres faiblesses, de mes impressions diffuses. Parce que tout ça, c’est du vent, c’est la marque de mes errances passagères. Au fond, il n’y a qu’elle qui soit toujours là, qui demeure. Et c’est ce qui m’assassine.
Les marques. Sur ma peau, dans mon esprit, partout. Je me dis que je suis ravagé. Je me dis que je suis perdu. C’est tout ce qu’il y à voir. Des chairs en décompositions. Lacéré.


Tu te noies dans le tourbillon sombre, laisses souvent les vagues ébène caresser la pâleur de ta peau. Le noir absolu, ta chevelure qui se décline en nuances ténébreuses. Les couleurs vives et la douceur de quelques plumes assassinent ta nuque fragile, en fragments colorés. Illusion de couleur dans tout ce noir, ce blanc. Et ce sang.

Celui de tes yeux, celui de ton aura. Tout ce qui t’entoure semble prendre la couleur écarlate de la passion et des flammes. Tes iris s’approprient, détruisent, déchiquètent, sans aucune pitié. Elles rayonnent, sombrement, sur ton visage à la pâleur trop marquée. Brisée. Par les cicatrices qui serpentent ta peau, qui se dévoilent en symboles morcelés sur tes traits réguliers. C’est une harmonie dérangeante, une délicatesse dure et froide qui apparait sur ton visage. Il appelle à la crainte, il appelle au désir, à une admiration faite d’envie, à une haine faite d’ennui. Tu pourrais être tout le monde mais tu ne peux pas te fondre dans la foule. Ta beauté a l’aspect dérangeant et brutal de ceux qui font mal, qui donnent sans rien prendre en échange. Ton apparence toute entière clame une violence à peine contenue, une colère qui se déchaine.

Un trop plein d’émotions visible dans tes gestes pourtant maitrisés. La raideur de ton corps, les mouvements lents des muscles durs qui roulent sous ta peau. Un fauve qui tourne autour de sa proie, qui l’envoute par son charme corrosif et rude. Parce que tu te sais séduisant, quelque part. Tu sais que les marques brûlantes qui coulent sur ta peau ne gâchent en rien la beauté de ton corps puissant.

Corps-carte, corps-arme que tu as souillé, de toutes les manières possibles. C’est tout ce qui t’appartient, cette chair maudite, ces blessures qui ne sont rien, au fond, cette apparence que tu n’entretiens jamais vraiment. Tu te joues des regards qu’on te jette en coin, tu te pavanes fièrement, tu profites de ce qu’a pu t’accorder ce sort qui t’a tout pris. Un juste retour des choses. Il n’y a que la pâleur de tes os, les courbes dures de ton être pour emprisonner ton esprit qui voudrait s’échapper. Tu déploies en cendres vite éparpillées des larmes qui ne coulent jamais, tu assassines des flammes de ton regard tout ce qui a été. Qu’on ne s’arrête pas à ce toi si faux. Qu’on ne s’arrête pas non plus à la vérité.

J’ai envie de détourner les yeux. Ce serait plus simple, sans doute, mais c’est ce qu’on voit. Effacer Brûler. Je l’ai trop fait. Alors je contemple dans les miroirs mon reflet désincarné.




Ma place à Limefield


Quel est le pouvoir de votre personnage ? ─ Contrôle des flammes. La chaleur du feu, tout qui se consume, qui brûle, pour laisser luire le brasier ardent de sa colère dans ce monde qu'il veut absolument quitter. Pour la retrouver. Il a entre ses mains ce don qui lui a été offert, sans qu'il ne comprenne tout. Sous ses doigts, les flammes naissent, émergent. Puissantes, légères. Il peut brûler tout comme il peut réchauffer. Il peut calciner, assassiner, tout comme il peut offrir une chaleur rassurante. Il se forge son propre cocon, étend sa domination sur une vingtaine de mètres. Le temps n'a pas sa prise sur ce don qu'il apprend peu à peu à maitriser. Une fois que les flammes naissent, elles ne peuvent s'évanouir d'elle-même et seule l'appui extérieur de ses ennemis peut y mettre fin. Lui, contrôle seulement son énergie, la vie qui s'écoule hors de lui pour alimenter ce mortel danger. Il le manie avec soin, pas toujours conscient de sa force, de sa faiblesse. Il l'utilise avec attention, l'alimente souvent d'essence ou de bois, pour ne pas devoir offrir toute son énergie à ses funestes objectifs. Il n'est que le déclencheur, l'étincelle. Le reste se consumera seulement à son signal.

Quel relation entretient-il avec son pouvoir ? ─ Il fait partie de lui, comme une seconde peau, comme une nature qui s'éveille. Les flammes de sa fureur, de sa haine, de son désespoir et de son envie prennent forme pour le laisser presque complet, presque affamé de puissance. Elles font partie de lui. Ce monde n'a fait que les réveiller.

De quel groupe est-ce que votre personnage fait partie ? Pourquoi avoir choisir ce groupe ? ─ Opponents. Un nom qui veut tout dire, qui justifie l'essence même de ce qu'il est ici, en fait. Il veut revenir, il veut partir. Il y a quelqu'un qu'il veut revoir, il y a une personne qu'il ne peut oublier. Il y a un regard sans lequel il ne peut pas sombrer, pas comme ça et il a fait son choix. Il veut sa réalité. Il veut une chimère. Il veut le retour et il utilisera ce qu'on lui a offert pour le ravir à nouveau.




Comment j'en suis arrivé là

Il y a toujours eu cette porte. Fermée. Il n’y entrait pas, il la contemplait de ses yeux d’enfants. Il ne la rêvait pas, il ne se l’imaginait pas. Il se contentait, de la regardée. Fermée. Toujours. Elle verrouillait la poignée comme on verrouille son cœur. Elle ne lui laissait pas de choix.

A chaque fois qu’il lui posait des questions, elle les éludait. C’était un manège qui durait depuis toujours. Il voulait savoir qui il était. Cet homme qui les avait abandonnés, cet homme qui restait comme une ombre dans leurs vies. Il les étouffait, il soulevait des questions. Et elle ne pouvait répondre à aucune d’entre elles. Elle ne le voulait pas. Il le voyait, à la souffrance muette, aux yeux amoureux. Elle gardait au fond d’elle cette haine, cette peine, cette passion qui ne franchissait jamais ses lèvres blêmes. Elle était jeune, encore, et belle, mais elle se perdait à aimer un souvenir. Elle s’éloignait du reste, elle le laissait en proie à lui-même. A ses manques, à ses failles, à ses colères monumentales. Dirigées contre tout, contre rien à la fois.

Il était un doux reproche. Il lui rappelait l’homme qu’elle avait aimé, avec puissance, avec hargne. Il n’était qu’un enfant et il n’a jamais osé l’appeler mère.

................................................

« Hé, Caïn, regarde qui arrive ! »
Tu tournes la tête, esquisse un sourire moqueur. Tu détailles la petite silhouette, les yeux fiers, le maintien arrogant. Tu t’approches, comme à chaque fois. Tu as envie de hurler, de lui faire ravaler son sourire narquois alors qu’il se pose sur toi. Trop détachée. Trop loin de tout pour être atteinte ce que tu peux représenter. Agaçante, dangereusement.

« Roxanne. Quel déplaisir. »
Un sourire sardonique, sur tes lèvres. Votre affrontement, comme toujours, alors que les autres enfants se pressent autour de vous. Tu ne baisses pas les yeux. Jamais. Tu veux qu’elle te livre une faiblesse, aussi stupide que cela puisse paraître. Ça te suffirait. Pas cette indifférence. Pas cette moquerie. Tu as envie de la frapper, puérilement. Tu ne peux pas chasser l’envie de glisser tes mains autour de gorge pâle pour serrer, serrer, étouffer, arracher ses cheveux, griffer sa peau. C’est innocent, encore. Tu ne sais pas, tu n’es qu’un enfant. Tu ne te doutes de rien, tu te contentes d’aller à sa rencontre. Encore et encore. Pour te réchauffer par vos étincelles, pour faire faiblir un peu ce vide, en toi.

Le même rictus, sur ses lèvres. Elle fait un peu, le cercle recule un peu, alors qu’elle étouffe un rire. Tu ne peux t’empêcher de sourire, amusé, par sa confiance, par la stupidité des autres qui craignent ses colères et ses cris. Mais toi, tu n’as pas peur. Toi, tu te penches, tu refermes ta main sur son poignet, agacé par le manque de réponse.
« Je te parle. »
« Et moi je ne te parle pas. Ôte tes mains de là et elles resteront intactes. »

Sa voix glaciale fait grimper un frisson sur ta nuque. Anticipation. Irritation. Tu ne sais pas, dieu, tu ne sais pas mais ça n’a aucune importance. Il n’y a que face à elle que tu te sentes vivant. Tu pousses un soupir, qu’on pourrait prendre pour du mépris. C’est du soulagement. Un soulagement simple, viscéral, la confirmation qu’elle est là, qu’elle te hait, que ça ne changera pas. Tu éclates de rire, te détournes et sors de la classe. La porte grande ouverte. Tu ne veux jamais fermer la porte à qui que ce soit.

................................................

On était des étrangers et c’est ce qui nous convenait le mieux. Nos vies semblaient se croiser dans cette maison, sans jamais vraiment se heurter. Elle sortait, faisait ses rencontres, je m’amusais à semer la terreur dans les cours de récréations. Les mots sonnaient toujours creux, futiles. Elle vivait à part, voulait croire encore à l’amour. Et moi, je me disais simplement qu’ici ou autre part, ce serait toujours pareil. Elle ne serait jamais rien.

Le temps a peu à peu muselé leurs ressemblances, s’est jeté avec férocité sur ce qu’il pouvait rester entre eux pour le réduire en cendres. Il ne la connaît pas et c’est sans doute mieux ainsi. Il vit détaché. Il doit pourtant voir son fragile équilibre exploser, se fissurer. Elle refait sa vie avec passion et bonheur. Elle veut être heureuse, maintenant, elle aime quelqu’un d’autre. Il n’est son enfant que par le coup du destin et il devra donc accepter cette nouvelle famille. Ironie du sort. Il n’y croit pas vraiment parce que c’est impossible, il lui en veut un peu d’oublier si facilement ce père qu’il n’a jamais connu. Il lui en veut surtout d’avoir choisi, inconsciemment, ce qui le blesse le plus. C’est elle. Une constante, dans sa vie, qui change de place pour revêtir un rôle qu’il ne soupçonnait pas, à ses côtés.

Le peu d’amour que je ressentais à son égard faiblissait, s’éteignait. Une flamme qui avait résisté longtemps, ténue. Une bougie qui rendait l’âme et répandait sa cire brûlante sur ma peau. Désagréable et surprenante. Elle n’était rien. Ça me suffisait. J’avais autre chose.

................................................

Tu te mords la lèvre. Fort. Le sang y parle, son goût ferrugineux te donne le vertige, la nausée. Pas autant que les yeux sombres qui te fixent, de l’autre côté de la table.
« Roxanne, je remplis à nouveau ton assiette ? »
« Non, merci. »

Tu plisses les yeux, la vois refuser toujours plus de nourriture, prendre un aspect que tu ne lui connais pas. Elle te semble plus fragile qu’avant et tu penses que tu devrais profiter de cette faiblesse. Elle te semble différente mais il y a quelque chose en plus, qui te met mal à l’aise, qui te trouble. Vous êtes si jeunes, encore. Et la bombe qui a explosé, deux ans auparavant, n’a pas encore fini de jeter les débris de sa haine sur leurs relations tourmentées.

« Tu espères te laisser mourir de faim ? Ça m’arrangerait, tu sais. »
Son regard perçant se pose sur toi, furieux. Elle n’hésite pas, prend son bol pour te jeter le contenu au visage. Tu dégoulines de soupe tiède, le souffle coupé, furieux. Les deux adultes vous fixent, surpris, avant qu’ils ne froncent les sourcils. En proie aux pulsions que tu leur insuffles, à cette colère qui prend possession d’eux. Ils se désespèrent, chaque jour d’avantage. Ils se sont trouvés, ce mariage les a réunis, a pansé leurs blessures respectives. Mais ils ne comprennent pas vos cruels jeux d’enfants, cette animosité qui est toujours aussi forte, entre vous. Ils se sont dit que cela passerait. Ils se sont trompés. Vous vous blessez chaque jour davantage, vous vous faites mal et vous déchirez sans cesse, le cœur au bord des lèvres et l’esprit en furie.
« Sortez, tous les deux. Je suis fatiguée… »

La voix lasse, résignée, elle vous regarde partir. Tu lances un sourire sardonique à la silhouette qui te suit et rentre dans ta chambre, étrangement satisfait. Tu n’aimes pas cette situation. Tu n’aimes pas ce fouillis de sentiments, en toi, cette impression qui ne disparaît pas. Tu crois entendre un bruit, vers la chambre de Roxanne. Un objet brisé, un sanglot, tu ne sais pas. Tu ne veux pas savoir.

................................................

« C’était qui, ce crétin ? »
Elle sursaute, lève les yeux vers lui. Assise en tailleurs sur son lit, elle cache précipitamment une lettre. Ses yeux s’attardent sur les mains qu’il devines cachées derrière son dos, ruissellent sur son corps, comme pour le marquer au fer rouge.
« Ça ne te regarde pas. »
Il étouffe un grognement rageur. Il a envie de déchirer ce papier dont il devine le contenu, il a envie de retrouver ce type pour le chasser, définitivement, il a envie de s’approcher, de la toucher, de…
Sa mâchoire se contracte, ses yeux semblent plus durs. Il commence à faire les cents pas dans la chambre, jette de rapides coups d’œils furtifs autour de lui, comme pour confirmer quelque chose, en apprendre plus. Il finit par s’asseoir, sans aucune gêne, sur la chaise de son bureau et se tourner vers elle, le regard pénétrant.

« Vire-le. »
« Ne me dis pas ce que je dois faire. »
Il enrage, silencieusement, en proie à une irritation mordante. Merde, ce type ne peut pas l’approcher. Il ne comprend pas ce qui l’énerve tant. Il a l’air d’un abruti et il devrait donc lui convenir, non ? Mais il ne peut pas s’empêcher de la regarder, de remarquer qu’elle vaut mieux, bien mieux, qu’elle est tellement plus belle. C’est ridicule, ridicule. Sa gorge s’assèche.
« Hey, Rox’… »
Elle semble mal à l’aise, son visage prend quelques couleurs. La flamme de son regard vacille et il se demande un instant quelle expression il a lui-même.
« Quoi ? »
« Tu peux pas faire ça… »

Tu m’appartiens. Il a envie de hurler de rire. C’est stupide, c’est malsain. C’est ce qu’il a envie de dire, pourtant, c’est ce qu’il ressent à ce moment précis. C’est cette impression qui fausse tout. Son regard brûlant se pose sur elle, pour la recouvrir, entièrement, la mettre à nu, la posséder.
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
Il commence à se balancer sur sa chaise, rageur. Ses mouvements sont vifs, agaçants. Elle lui lance un regard d’avertissement qu’il ignore, furieux.
« Ouais, c’est vrai. Tu sais, moi je… »
« Tais-toi. »

Il rit, se lève. Son sourire est amer. Il y a quelque chose qui se tord, dans son corps. Un mélange explosif, qui lui fait mal, le heurte, profondément. Sa main se pose sur sa tête pour ébouriffer les longues mèches.
« T’as raison, je crois que c’est mieux. »

................................................

Elle se relève, ramène ses draps autour d’elle comme pour cacher quelque chose et ça lui donne envie de rire mais il ne dit rien. Son regard caresse les creux et les courbes déliées de son corps, dévale sur les longs cheveux et il la trouve belle à sa manière même si ça reste fade, non comparable. Elle n’est qu’une copie, pâle copie e il n’arrive pas réellement à saisir les fils qui pourraient l’attacher à elle.
« Elle est comment, celle que tu aimes ? »

Il ne se fait pas d’illusion et se contente de lui offrir son plus beau sourire. Glacial, mauvais. Il n’aime pas qu’on essaie de lire à travers lui et ce qu’on peut voir doit vite être caché, enfoui et avec ses yeux trop perspicaces, elle en devient plus vraies, plus vivante, plus qu’un corps dans lequel içl pourrait oublier sa douleur, la rage qui déferle en lui. Il n’a pas à lui répondre. Il ne doit pas le faire mais pourtant, il se surprend à rire, un peu, à planter le rouge de son regard dans le sien.

« Détestable. Ou peut-être qu’elle ne l’était pas avant, qu’elle le devient à mon contact. »

Elle lui lance une œillade amusée, enfile à la va-vite ses vêtements avant de se pencher vers lui, pour essayer de lui ravir un baiser. Il détourne la tête, cruel et elle comprend, elle se détourne, a sa confirmation. L’irritation la gagne mais s dilue, doucement parce qu’au fond, elle le trouve pitoyable.
« Vous faites la paire, c’est presque touchant. Tu es ridicule, en fait. »
Il ricane, montre la porte d’un signe du menton et elle lève les yeux au ciel. Il se dit vaguement qu’il aurait pu l’aimer, l’apprécier, il ne sait pas mais il n’a pas assez de place, tout est déjà ravagé et il n’a qu’un nom aux lèvres, à chaque coup de rein rageur, à chaque gémissement étouffé, à chaque culpabilité consommée.
« Hé, tu ne feras rien hein ? »
« J’en fais déjà assez. »

Elle comprend que c’est la fin et laisse un bout de papier. Il sait que son numéro y est écrit. Il sait qu’il le brûlera. Comme tous les autres.

Elle passe la porte, n’a pas le temps de tout à fait la refermer. Son regard croise Roxanne. Pâle copie. Elles se toisent un instant. Par la porte entrouverte, Caïn croise un regard plus dur que la pierre.

................................................

Les flammes crépitent, dansent autour de lui. Il entend quelques cris, lointains. Il se perd dans le maelström, essaie de distinguer dans les bribes éparpillées de sa conscience l’avant et l’après, le moment où tout bascule. Il s’est perdu trop fort, a tant cherché à oublier, à s’oublier, qu’il en a perdu la raison et les pédales.
« Merde, Caïn, fais quelque chose ! Sors-moi de là ! »
« Ta gueule ! Tu nous as entraînés ici alors démerde-toi. Je ne veux pas risquer ma vie pour un déchet. »

Il essaie de soulever la masse qui l’entrave, mais c’est trop lourd, un bois, sec, qui va vite s’enflammer. Il distingue peu à peu l’entrepôt désaffecté, les ruines du bâtiment qu’ils veulent carboniser.

Merde merde merde merde.

Qu’est-ce qu’il fout là? Pourquoi il a suivi ces abrutis ? Il a envie de s’enfuir, il veut juste remonter le temps, arrêter les conneries qu’il a pu faire. Il veut ne pas avoir fréquenté ces types qui lui dictaient la facilité, qui voulaient un peu oublier leur vie en s’envoyant en l’air, en faisant tout exploser. Ça ne l’a jamais amusé mais il ne les connaissait pas, pas vraiment. Il se contentait de quelques rencontres, de quelques sourires, quelques mots glissés à une oreille délicate pour faire de nouvelles rencontres, pour fermer un instant les yeux sur sa réalité dans les étreintes passionnées d’une femme. Il ne voulait rien d’autre.

Et il se retrouve là, haletant. Sa jambe lui fait mal, tout brûle, son corps, son âme. Il entend un râle, à ses côtés, la mort qui s’abat, tout qui s’écrase pour ensevelir les corps. Il ne veut pas mourir. Il ne veut pas, non.
Tout s’assombrit, se flétrit, son esprit crie chaos. Il croit entendre des sirènes, il espère en vain, avant le noir.

Toutes ces ombres, ça l’épuise. Ça lui donne envie de partir. Il se sent sale, brisé. Il est juste capable de penser qu’il n’a jamais pu lui dire à quel point il l’aim…

Ténèbres.

................................................

Il se sent faible, amoindri, dans cette chambre où il a pourtant régné en maître des années durant. Elle le regarde de haut, dans tous les sens du terme. Il se retrouve fragile, vaincu, alors qu’elle assoit cette domination qu’elle revendique. Il y a pourtant un parfum de défaite qui flotte dans l’air. Pour tous les deux. Ses yeux sanguins la lacèrent, la déchirent et l’aiment en même temps. Il semble s’abreuver de son image, parce que c’est tout ce qui compte. Les flammes ont failli tout arracher, tout voler mais elle est là, lui aussi et le reste, il s’en fout.

« Tu es un sombre idiot. »
Il ricane, même si sa gorge lui fait mal. Il resserre une main sur la couverture et voit les longues cicatrices sur sa main. Comme elles doivent recouvrir une partie de son corps. Comme elles gâchent l’harmonie de son visage. Il sursaute, quand une main fraîche se pose sur sa joue, pour suivre du bout des doigts la marque rougie.
« Ça te fait mal ? »
Il reste silencieux, pâlit. Il a l’air d’un cadavre.
« Tu me brûles. »
Sa voix est un grondement. C’est une évidence et il sait qu’elle le comprend. Au fond, ces marques ne sont rien. Au fond, ce qui est le plus douloureux, c’est cette main sur son visage, cette main qu’il ne peut pas saisir. Pas posséder. Il attrape son poignet, a l’impression d’être chauffé à blanc. Elle le brûle, le brûle, jusqu’à l’os, il se consume à son contact. Son regard devient un brasier ardent qui ne la quitte pas.
« Tu le sais, non ? »
Figés. Les dents serrées, ils se regardent. Le martèlement de la pluie à l’extérieur résonne, seul bruit dans la pièce. Il a envie de lui hurler tout ce qui sommeille en lui, il a envie de détruire son visage trop parfait, de laisser ses propres marques sur son corps, de rayer de sa vie tous ceux qui l’approchent de trop près. Il veut qu’elle lui appartienne, qu’elle soit sienne, enfin, enfin. C’est tout ce qu’il a toujours voulu.

Elle se dégage, pourtant. Comme à chaque fois. Son pas résonne, alors qu’elle prend ses distances, reste debout. Sans partir. Roxanne n’admet jamais de défaites. Roxanne ne fuit pas, elle pose seulement ses limites. Il passe sa main sur son visage, lassé.
« Tu n’en fais qu’à ta tête. Tu ne penses qu’à toi. Tu fais toujours comme bon te semble et tu ne penses jamais aux autres. Tu es si lâche. »
Sa voix est sifflante et il s’empêche de rire. La colère le gagne, tout comme elle semble prendre possession d’elle. Il ne contrôle pas toujours ses émotions et ce pouvoir maudit étouffe la pièce, les fait se regarder en chien de faïence.
« Ne me parle pas de lâcheté. Tu es plus douée que moi pour fermer les yeux sur ce que tu ne veux pas accepter. »

Elle accuse le coup, le regarde, les yeux brillants de rage, le visage pâli. Il la trouve plus belle que jamais, c’en est presque douloureux de la regarder.
« Tu n’as aucun droit de me juger Caïn. Pas quand tu es dans cet état. Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? »
Elle cache son inquiétude, refoule tout ce qu’il peut y avoir de bon pour montrer ce visage impassible. Celui qu’il a envie de détruire, parce que ce n’est pas elle, que la colère, la hargne, les sourires lui vont bien mieux. Il repousse les couvertures, silencieux. Son vêtement laisse découvertes quelques marques sur son cou et elle essaie de ne pas y poser les yeux.
« Je ne sais pas. Tu penses que c’est difficile à croire ? »
« Tu es encore plus stupide que je ne le pensais. »
Sa voix se veut glacée mais elle faiblit au fur et à mesure qu’il approche et l’ébauche d’un sourire fleurit sur les lèvres de Caïn. Sa main attrape l’une des longues mèches sombres, comme pour tirer dessus mais il y enroule ses doigts, l’air détaché.

« Tu ne devrais pas te lever. »
Une remarque machinale, il éclate complètement de rire. Mais elle a raison. Il s’approche encore et la faiblesse le terrasse. Il ne peut s’empêcher de ployer sous la fatigue, de poser sa tête contre son épaule, un bras dans son dos. A moitié pour se maintenir, à moitié pour constater qu’elle est là, encore.
« T’es lourd. Dégage de là. »
« Non. »

Un tremblement, il ne sait pas s’il vient d’elle ou de lui. Peu importe. Elle le repousse, violemment, pour s’en aller. Claquer la porte derrière elle.
Assis sur le sol, il ferme les yeux, finit par s’y coucher, appréciant la fraîcheur des dalles, les yeux fermés.

« Hé. Je t’aime, tu sais ? »

Mais elle n’est plus là.


................................................

La suite, t'as l'impression de l'avoir rêvée. Ou tu ne sais pas, peut-être que c'était avant, le rêve, que maintenant tu vis mais ça n'a pas d'importance, plus d'importance. Tu te dis que t'es l'ombre de toi-même mais ça ne t'apaise pas. tu revois quoi que tu fasses un visage. Honni, aimé, ça se confond mais c'est bien ce qu'il reste. Tu entends encore le crépitement de la pluie, sur les fenêtres, la tranquillité d'une après-midi.

Et ce mot, provocateur. Et cette envie de savoir, de voir, ta curiosité trop à fleur de peau. Il reste l'inassouvi, l'inachevé. Tu n'as compris ton erreur que le lendemain et tu ne pouvais plus crier, tu ne pouvais plus t'enfuir. marionnette perdue entre les mains d'on ne sait qui. La solitude amère, le manque cruel. Au fond, que les lumières soient différentes, que l'univers diverge, tu t'en fous. ce que tu veux, c'est la revoir. ce que tu veux, c'est simplement que vous arrêtiez vos putain de jeux d'enfants, que tout finisse mais pas vraiment.

Alors tu suis, tu fuis. Tu veux t'en aller. Limefield doit s'exorciser de ta présence.

J’enterre ce qui a été, mon adolescence révolue sous le signe de la passion et de la retenue. Ici, je pourrai me libérer.

En te cherchant. En t’espérant.



Moi, geek et méchant

MON P'TIT SURNOM ─ Caïn ira très bien 8D Ou Roucky y parait °°
LE FORUM, JE L'AI DÉCOUVERT ... ─ par top site!
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Dernière édition par Caïn Leenhart le Ven 16 Déc - 23:09, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN    Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Icon_minitimeJeu 15 Déc - 20:38

Bienvenue à toi! ^^

Je te souhaite bon courage pour le reste de ta fiche! ;)
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Caïn Leenhart

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MessageSujet: Re: Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN    Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Icon_minitimeVen 16 Déc - 23:04

Merci merci!

So j'annonce qu'elle est maintenant terminée 8D
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Nausicaä Caterpillar

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MessageSujet: Re: Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN    Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Icon_minitimeVen 16 Déc - 23:14

Bonchoir.

Je t'avoue que j'ai même pas la force d'en rajouter. Les mots parlent d'eux même, je ne me ferais pas porte parole, spectatrice, c'est déjà mille fois suffisant.

T'es validé avec tout les avantages qui vont avec : RP, demande de RP, fiche de lien - facultative - et bien sur, je te demanderais de bien vouloir recenser avatar et pouvoir, c'est important, ne l'oublie pas.
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MessageSujet: Re: Chaleur ardente, ivresse néfaste • CAÏN    Chaleur ardente, ivresse néfaste •  CAÏN  Icon_minitime

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